LA SLOVENIE DU 7 JUILLET AU 27 JUILLET 2019
INFOS PRATIQUES … https://www.slovenia.info/fr https://slovenie-secrete.fr/ Le guide Lonely planet de la Slovénie Namur – Ljubljana : 1.100 km La voie verte la Parenzana On trouve peu de guides précis sur la Slovénie. En 2019, il n’existe pas (encore ?) de Guide du routard de Slovénie et les seuls guides en français que l’on a trouvé apportent peu d’informations utiles aux cyclosvoyageurs. Le camping sauvage est interdit et les campings peu nombreux.
Il a également été difficile de trouver des cartes routières détaillées. Nous sommes partis avec une carte IGN (1:300 000) “Croatie côte adriatique et Slovénie”. Sur place, nous avons pu nous procurer des petites cartes régionales dans les offices de tourisme rencontrés en chemin.
Comme nous n’avons pas de GPS, nous utilisons fréquemment Google Maps pour trouver des chemins adaptés, mais l’option “vélo” n’est pas réalisée en Slovénie. Nous utilisions donc l’option “piéton” qui est tout de même pratique mais réserve parfois quelques “surprises”…
Enfin, nous avons dû nous faire vacciner tous les 4 contre l’encéphalite à tiques (important dans cette région quand on campe dans la nature), or il faut le prendre en compte côté budget car il y a 2 rappels en plus de la 1ère injection !
EXTRAITS DU CARNET DE VOYAGE …
Nous avons rejoint la Slovénie en voiture et nous sommes arrivés dans le village de Skoflje, non loin des grottes de Skocjan. Nous avions réservé un petit studio familial dans une auberge avec une jolie cour intérieure fleurie afin de pouvoir découvrir les grottes avant d’entamer le voyage à vélo.
Dès le surlendemain, nous garions la voiture sur un petit parking non loin de la D8, la fameuse Parenzana, le “chemin de la santé et de la fraternité”. C’est une ancienne voie de chemin de fer qui relie Trieste (Italie) à Porec (Croatie). Elle a été réaménagée en voie verte de 123 km. Nous avons parcouru la partie Slovène qui est très bien aménagée. Nous chargeons les vélos sous un ciel menaçant et partons vers Koper. La piste, plutôt plate, est bordée de lauriers roses en fleurs. C’est bien fléché. On a suivi la route vers Izola puis on monte dans les collines qui surplombent la ville et nous offrent une jolie vue sur la mer et sur Izola. Les tunnels se succèdent, on traverse d’autres vallées avec des vignes, des champs moissonnés, des cyprès, des oliviers, des figuiers. C’est très beau. Au loin, le ciel s’assombrit mais le camping est proche…
De nombreux tunnels jalonnent la voie verte pour le grand plaisir des enfants ! Nous arrivons à Portoroz, déjà presqu’au bout de la partie slovène, où nous trouvons une place au camping Lucija, le long de la marina. Le camping est très facile à trouver, il est traversé par la Parenzana… Les emplacements pour les tentes sont étagés, ce qui est un peu compliqué avec les vélos chargés mais on en a trouvé un sympa “à l’abri des regards”. Au bout du camping, il y a une “plage” bétonnée avec des échelles qui descendent directement dans l’Adriatique…
Nous passons deux nuits à Portoroz, qui est une station balnéaire plutôt animée mais qui a l’avantage d’être située non loin de Piran, surnommée la perle de la côte slovène. Nous profitons de cette journée de pause pour découvrir le port, les ruelles, la jolie place avec son campanile et son petit air vénitien…
Nous avons continué à longer la mer, puis traversé les marais salants et avons atteint la frontière croate. Ensuite, nous sommes repartis vers le nord pour rejoindre Vipava. On a planté notre tente dans un tout petit camping privé Kamp Vrhpolje dans le jardin d’une dame à Vrhpolje. Il n’y avait plus de place, mais il était tard, nous étions fatigués et il commençait à pleuvoir, alors Emiliana nous a gentiment fait une petite place et offert un apéro maison et des glaces aux enfants :o) Le village est très joli, au pied de la montagne, tout est paisible si ce n’est le clocher juste à côté qui sonne super fort… 75 coups à 7h du mat…
Le lendemain, nous partons assez tôt après avoir laissé la voiture sur le parking d’un caserne à Vipava… Petit détour par un supermarché Mercator pour se ravitailler puis nous suivons l’itinéraire vélo indiqué sur la carte de la région qu’Emiliana nous a remis la veille. On part en direction de Slap, premier petit village sur notre route ensuite une route caillouteuse mais tranquille le long de la Vipava. Arrivés à Ajdovscina, le tonnerre gronde et le ciel est noir. On file vers Nova Gorica en prenant la route plus rapide mais moins agréable car il y a nettement plus de circulation. Dans l’ensemble, les automobilistes slovènes s’écartent bien de notre convoi au moment de dépasser. La route sinue beaucoup, ça monte et ça descend. On a de belles côtes, avec l’orage qui nous suit de près mais aussi des supers descentes et là c’est le pied! A Dobravlje, malgré les nuages noirs toujours menaçants accrochés aux montagnes que nous longeons, on fait une courte pause pique-nique. Ensuite, les villages défilent : Gojace, Malovse, Crnice, Sempas, Ozeljan, Ajsevica et enfin l’arrrivée à Nova Gorica.
On arrive en fin de journée au camping Siesta, qui est juste épouvantable, dans un p’tit zoning pas très sympa et on est … les seuls clients ! Devant notre hésitation, la proprio elle-même nous confie qu’elle ne resterait pas ici avec des enfants ! Elle nous conseille le camping Lijak, à quelques kilomètres en arrière mais nous dit de nous dépêcher car le ciel est toujours très menaçant et “the storm is coming…” Bref, c’est plutôt pressés qu’on fait demi-tour pour trouver un endroit plus agréable mais il est déjà 19h et on est fatigués. Et là, pas de chance, Steph se prend un gros clou dans le pneu arrière du TX, à peine 1 km plus loin… On est au bord d’une voie rapide, on doit décharger le vélo, enlever la remorque, l’orage menace… Le stress monte… Heureusement, on est juste en face d’une pompe à essence où l’on ira se réfugier sous l’auvent pour faire les réparations et les enfants auront droit à une glace… Après de nombreux essais infructueux, je parviens finalement à joindre quelqu’un au camping où ils nous disent “pas de problème, on vous attend”… Il est passé 21h quand on arrive au park Lijak. On sait tout de suite qu’on sera bien ici. Il y a un petit restaurant et après qu’on ait monté la tente, ils acceptent de nous préparer encore quelque chose à manger … Un bon repas, une douche (un peu fraîche ) et vers 23h, on se couche en se rappelant combien le voyage à vélo a le don de nous faire savourer les plaisirs tout simples…
Pendant ces quelques jours de repos aux pieds des montagnes, entourés de vignes et de champs, on est allé jusque Nova Gorcia pour faire quelques courses et trouver une chambre à air de réserve. On a emprunté la route “cycliste”, qui est une petite route de campagne, beaucoup plus tranquille mais nettement moins plate… C’est surtout le revêtement qui est compliqué. Dans les villages les routes sont goudronnées mais entre c’est toujours des chemins de gravillons où on risque de crever. Lors de ces journées relax, la météo a parfois été capricieuse. Il a fait très chaud et donc l’orage n’était jamais loin, nous avons même eu des grêlons… On en a profité pour goûter quelques spécialités locales comme le Cepicici ( “sépitchitchi”) et le fromage slovène kajmak. Le vin blanc de la région est très agréable aussi …
Le lundi suivant, nous reprenons la route en direction de Nova Gorica avec comme objectif d’atteindre Volarje, un petit village après Tolmin. Aujourd’hui c’est sûr, ça va grimper…
On atteint le viaduc de Solkan, on le traverse – la vue est très belle – mais comme la route indique l’Italie, on hésite et finalement, nous décidons (trop vite) de faire demi-tour et de suivre une voie rapide avec une magnifique descente sur la droite de la Soča. Sur la gauche, on voit la voie ferrée (que la piste cyclable est censée longer) mais on ne parvient pas à la rejoindre… On poursuit jusqu’au barrage avant de se rendre compte de notre erreur. La route est dangereuse, il n’y a quasiment pas d’accotement et de gros camions filent à tout allure… La remontée est périlleuse. Avec beaucoup de prudence et parfois le pied à terre nous rejoignions enfin le viaduc. Un peu plus loin sur la gauche, nous trouvons la piste cyclable qui redescend vers la Soča en passant sous le viaduc. Elle était bien cachée mais en vaut la peine, elle est magnifique, on la suivra sur près de 30 kilomètres… un vrai plaisir !
Après avoir pique-niqué à Kanal, nous nous rendons compte que la route pour rejoindre Most Na Soči est vraiment dangereuse avec de gros camions pressés et pas d’accotement. Nous décidons alors de tenter notre chance dans la toute petite gare de Kanal. Lorsque le train arrive, l’accompagnateur du train réquisitionne le chauffeur et un voyageur pour nous aider à monter les vélos dans le train, qui est à plus d’un mètre de hauteur par rapport au quai ! C’est une vielle locomotive qui nous emmène 10 km plus loin pour atteindre Most Na Soči. 15 minutes de train qui nous permettent de jouer la carte de la prudence… Ensuite nous reprenons notre route vers Tolmin et Volarje dans un cadre somptueux …
Nous arrivons au Kamp Vili, accueillis chaleureusement par le propriétaire des lieux. La région est magnifique, le camping est au bord de la Soča et on a un “bébé rivière”, comme dit Laura, le long de notre campement. Ce camping sera notre préféré en Slovénie. C’est un endroit super sympa, ambiance baba cool, avec un espace à l’abri pour manger et même venir cuisiner, un frigo partagé pour garder ses provisions au frais et un second avec des boissons qui fonctionne à la confiance: on note ce qu’on a consommé dans un carnet et on règle au moment du départ. La Soča est très froide mais sa couleur turquoise nous enchante, et les enfants y font de nombreuses constructions en galets. De temps en temps, le ciel se colore de parapentes qui s’élancent depuis les hauteurs. On passera 3 nuits au Kamp Vili. Les enfants ont bien profité de la table de ping-pong et on ira également découvrir les très belles gorges de Tolmin.
Pour rejoindre les gorges de Tolmin, nous avons fait une jolie balade à vélo sous la chaleur (ça monte, ça monte…) vers Zatolmin avant de redescendre vers les gorges et la Tolminska (accès payant – belle excursion). On se trouve ici au début du parc national du Triglav.
Le 18 juillet, c’est la première fois que nous parvenons à démarrer aussi tôt… Il est à peine 8h du matin lorsque l’on quitte le Kamp Vili après avoir tout replié et chargé les vélos… C’est un vrai plaisir de partir à cette heure-là. Les routes sont désertes, les villages encore endormis, la brume se lève sur les montagnes, il fait encore agréablement frais… Les personnes rencontrées lors de nos quelques jours au camping sont même venues nous dire “Goodbye”…
Nous devons atteindre Most na Soči assez tôt afin de pouvoir prendre l’Autovlak, ce fameux train qui transporte les voitures et qui nous permettra de rejoindre Bohinjska Bistrica. Malheureusement à notre arrivée, on nous annonce que ce train est annulé à cause de travaux et que nous devons attendre le suivant qui partira à 14h45… Nous qui devions arriver assez tôt au camping pour avoir une place ( sans réservation en plein mois de juillet, ça devient plus difficile, même en téléphonant le matin, ils ne peuvent pas nous garantir une place et nous conseillent d’arriver avant midi… C’est raté pour le coup…). On s’installe à la gare pour y passer une demi journée… Heureusement le tonnerre gronde juste quand on monte enfin dans le train…
Dans le train, nous avons fait la connaissance d’un couple d’allemands qui voyagent aussi à vélo mais de pension en hôtel. Comme les deux campings potentiels sont annoncés “complets”, ils nous proposent gentiment une chambre dans la pension où ils ont réservé au cas où on ne trouverait pas de place… Nous arrivons à Bohinjska Bistrica sous la pluie mais nous avons de la chance car il reste une place au camping Danica . Le contraste avec le camping précédent est saisissant : c’est immense, très touristique, assez bruyant et nettement moins convivial. Les voitures sont parquées à côté d’immenses tentes et les gens transportent vraiment tout et n’importe quoi… On voit des électros, de véritables cuisines dans les tentes ou encore la cage du lapin…. Mais bon, c’est propre et bien organisé côté tri des déchets, comme à peu près partout où nous sommes passés jusqu’ici en Slovénie. Le camping est bordé par une rivière la Sava Bohinjka. Au réveil, les nuages sont bas et les montagnes ont “disparus” mais ça ne dure pas, et après le petit déjeuner au soleil, les enfants partent profiter de la rivière…
L’après-midi, nous partons découvrir le lac de Bohinj par la magnifique piste cyclable qui traverse des prairies fleuries où broutent vaches et chèvres en liberté au milieu des montagnes. Au lac, Nathan sort sa cane à pêche …
Trois jours pour découvrir cette région magnifique c’est trop court mais nous devons poursuivre notre voyage … C’est ainsi que le lundi 22 juillet, nous repartons dès 8h du matin en direction de Bled. Malheureusement, la piste cyclable entre les deux lacs est encore en projet, et à l’office du tourisme ils nous déconseillent fortement de prendre la route touristique car elle est trop dangereuse (surchargée) en plein été à vélo avec des enfants … Nous nous résignons donc à effectuer les 20 km qui nous séparent de Bled en train. A Bled, nous admirons la célèbre “carte postale” de Slovénie : son lac romantique avec la petite île et son église avant de prendre la route vers Kranj.
Pour rejoindre notre prochaine destination, le village de Duplje et son camping Trnovc, nous empruntons des petites routes de campagne qui traversent de jolis villages, avec les montagnes qui s’éloignent de nous et la rivière Sava à notre gauche… Il fait caniculaire et nous affrontons quelques belles montées. C’est notre dernière étape avant la capitale slovène. A notre arrivée, les enfants profitent de la rivière qui borde ce camping très calme un peu à l’écart des touristes.
Le lendemain, on commence par une montée à 15% en quittant le camping… dire qu’on a même pas encore pris le petit déjeuner ! Heureusement, en haut, on découvre une boulangerie où on achète des “krop”, des sortes de boules de Berlin avec de la marmelade. Nous voilà ensuite partis pour notre dernière étape en direction de Kranj puis Ljubljana. Steph nous trouve des petites routes sympas, au milieu de la campagne avec partout des séchoirs à foin et les montagnes en toile de fond. De village en village, on admire les différents clochers des églises. Ici, on entend constamment les cloches sonner .
C’est sous une chaleur accablante que nous nous installons au Camping Ljubljana Resort, à 5 km du centre de la capitale qu’on partira découvrir à vélo et à pied. C’est une très belle ville, super agréable à vélo avec une piste cyclable qui nous mène directement du camping au centre-ville. Elle est à juste titre présentée comme “bike friendly”. Les derniers jours en Slovénie seront caniculaires et on appréciera d’autant plus le parc aquatique en plein air juste à côté du camping …
On terminera ces vacances par une délicieuse glace chez Cacao, un fameux glacier que nous avions découvert à Portoroz au début du voyage… Ensuite, Stéphane prendra un bus pour Vipava pour récupérer la voiture sans encombre sur le parking où nous l’avions laissée…